Après avoir mis le nez dans une ombelle de sureau, vous n’oublierez jamais son parfum à la note fruitée. Sa floraison qui enchante nos haies et nos campagnes nourrit tout un monde d’insectes et ses baies font le festin des oiseaux. Comme le chêne ou le châtaignier, cette essence est à la base de toute une chaine trophique caractéristique de nos écosystèmes européens tempérés. Sa cueillette est un des grands moments de bonheur possible sur Terre. On nage alors dans les ombelles et le nectar et on se prendrait presque pour un bourdon. Le fort pouvoir aromatique du sureau permet de l’utiliser en limonade, vin transformé, sirops et gelées. Sous forme de tisane, c’est un anti-inflammatoire reconnu. Son bois creux le rend propice à la fabrication de flutes, de boufadous, et aussi des perchoirs pour le poulailler. Traditionnellement, c’est l’arbre des fées… et des sorciers. Cette versatilité vient du fait qu’on peut le confondre avec le hyèbe, cette herbe de mauvaise compagnie et que son feuillage est toxique pour les hommes comme pour les bêtes. C’est pourquoi on doit soigneusement émonder les fleurs avant de les travailler. Mais il nous donne déjà tant qu’on lui pardonne bien volontiers.