Enfin voici poindre le Printemps. Les arbres débourrent et les fleurs égayent le paysage de notes colorées. Voilà qui fait du bien au moral, même si ce Printemps est sans doute moins exubérant que d’autres années. C’est qu’il a plu comme jamais, conséquence du réchauffement climatique et de l’évapotranspiration accrue des océans, parait-il. Et oui, on rentre dans le dur. Il va falloir apprendre à faire le gros dos. Et puis surtout à chérir plus que jamais notre Nature bien mal en point. Voilà qui tombe à pic : c’est exactement ce que nous faisons à la Ferme des Simples. Reconnaître les plantes, les utiliser au quotidien, mais pas seulement : comprendre les milieux, les interactions entre plantes et animaux, le long et extraordinaire processus de co-évolution dont nous sommes issus et comment retrouver notre place naturelle dans notre petit coin de bocage limousin.
C’est tout l’objet de notre programme d’ateliers. Rendez-vous à partir du 13 avril pour une de nos fameuses balades salade, nos ateliers d’initiation à l’ethnobotanique. Nous poursuivrons les 20 et 21 avril avec le stage Vivre avec les plantes et poursuiveront jusqu’à l’automne : Cuisine sauvage et cultivée, Pharmacie du jardin, Visites de la ferme, Dînette sauvage…
Petite nouveauté cette année : nous vous demandons d’effectuer votre réservation et le règlement en ligne. L’année dernière nous avons trop d’annulations de dernière minute. Pour la pérennité de nos ateliers nous sommes donc contraints de vous demander de payer à l’avance. L’inscription se fait via l’onglet « Formations« . On espère que vous vous y retrouverez. Si vous rencontrez des difficultés ou trouvez une coquille qui nous aurait échappé n’hésitez pas nous le signaler.
Et toujours des produits simples et naturels
En cinq ans, notre gamme a bien évolué et nous sommes heureux de recevoir de supers retours de nos clients. Tisanes, sirops, pestos, sels, baumes, mélanges à fumer, que des produits de qualité, issus de notre biodiversité, pour le plaisir du goût et la santé. Durant les prochaines semaines vous pourrez nous trouver :
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à la fête des plantes de Nexon dimanche 14 avril
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à la fête du jardinier d’Oradour-sur-Vayres le dimanche 28 avril
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au Printemps d’Arliquet le dimanche 5 mai
- aux Portes ouvertes des Jardins des Mondoux à Champagnac-la-Rivière le dimanche 19 mai
Notre boutique à la ferme est encore sommaire mais vous pouvez passer nous voir sans rendez-vous tous les samedis de 10h à 12h30, à partir du samedi 6 avril. Sinon, vous pouvez bien évidemment commander sur notre site.
Enfin, nous avons de nouveaux points de vente à la Librairie Occitane à Limoges, La Butinerie à St Junien (super épicerie solidaire de produits locaux et bio).
Inspire, expire, se ressourcer
Le chant des oiseaux, le murmure d’un ruisseau, le bruissement du vent dans les arbres (psithurisme !), du vert, toute la zénitude d’un bout de campagne limousine. Notre gîte et les chambres d’hôtes sont à votre disposition quand vous voulez pour des week-ends en famille, entre potes ou en amoureux.
Conversation
Comment ça va sur la terre ?
– Ça va, ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
– Mon Dieu, oui, merci bien.
Et les nuages ?
– Ça flotte.
Et les volcans ?
– Ça mijote.
Et les fleuves ?
– Ça s’écoule.
Et le temps ?
– Ça se déroule.
Et votre âme ?
– Elle est malade. Le printemps était trop vert ; elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu
Chronique du monde paysan
Vous l’aurez bien compris cet hiver : le monde paysan va mal. On ne va pas se raconter des histoires. Chez nous, c’est pas toujours la joie non plus. Il y a ces pluies qui n’en finissent pas et qui lessivent les sols comme les âmes. Il y a surtout qu’on bosse comme des ânes pour un revenu indécent. Les raisons sont multiples. Il en va du contexte économique et social, de notre situation géographique isolée, de nos choix militants et de notre modèle économique, de nos faiblesses personnelles, aussi. Au quotidien, nous mettons en œuvre tout ce que nous pouvons pour aller dans le sens de la biodiversité : diversité maximale des cultures, valorisation des plantes indigènes, désherbage manuel et paillage organique, vente sur un circuit local à des tarifs démocratiques.
Très clairement, nous n’avons pas choisi la voie de la facilité. Nos activités impliquent une charge de travail énorme ainsi qu’une très grosse charge mentale (les créateurs d’entreprise le comprendront). A part les primes bio (toujours pas versées), nous ne sommes pas du tout aidé par les institutions, ignorés par les collectivités locales, pas toujours compris ni soutenus par les revendeurs. Nous, on est pas très motivés pour brûler des pneus sur les ronds-points. Et puis on a pas un gros tracteur pour aller déverser du fumier devant les préfectures et ni de représentants dans les ministères. Pire encore, on aime pas trop s’étaler sur les réseaux sociaux. Enfin et surtout, on estime que la crise est complexe, systémique, civilisationnelle et que, quand bien même le système est verrouillé par nos dirigeants politiques et économiques, nous sommes tous acteurs du monde dans lequel on vit. Il s’agit de nos choix de consommations, de nos modes de vie, de notre façon d’être au monde. Nous, on a choisi d’être des petits paysans décroissants parce qu’on veut un monde où les oiseaux puissent continuer à chanter pour nos enfants. On ne se plaint pas. C’est un choix, une vision pour l’avenir. C’est aussi un privilège incroyable de pouvoir vivre comme on le fait. Mais la petite maison dans la prairie, si on veut bien faire les choses et les faire à fond, c’est pas seulement simple.
On sait bien que les choses ne sont faciles pour personne. Mais si vous voulez nous soutenir, vous pouvez le faire de plein de façons : en achetant nos produits, bien sur, en diffusant nos ateliers, en partageant cette newsletter, en venant nous donner un coup de main à la ferme (on est en retard sur tout !), en parlant de nous et de nos produits au bon endroit : revendeurs, journalistes, etc…
En vous souhaitant un beau Printemps
Mathilde & Jean (et Étienne pour l’intermède poétique)