Notre bonhomme se souviendra du confinement comme d’un beau Printemps. Nous aussi. Nous avons pu travailler à nos chantiers, mettre en place nos cultures, commencer nos cueillettes. Sur le plan économique, nous n’avons pas pu accueillir de visiteurs pour les vacances de Pâques et dû annuler nos animations. Nous n’avons eu aucun revenu depuis Janvier. Évidemment, notre trésorerie est plus que tendue. Mais qu’à cela ne tienne : comme nous n’avons pas tous nos œufs dans le même panier, nous nous rattraperons sur les ventes de produits cet été. Quand bien même notre quotidien n’aura été finalement que très peu affecté, nous avons vécu cette période avec émotion en pensant à tous ceux qui étaient privés de la liberté aussi vitale que fondamentale d’être en contact avec la Nature.
La période actuelle confirme la pertinence de nos choix de vie. Nous n’aurions pas supporté l’enfermement entre quatre murs. D’une certaine façon, nous sommes déjà confinés toute l’année : nous ne partons pas en vacances (une semaine en janvier) et nous nous déplaçons habituellement qu’une fois ou deux fois par semaine. Quand nous avons envie de vacances, nous nous posons un quart d’heure et nous admirons le paysage. Quand bien même le prix des denrées alimentaires exploserait, nous ne serions pas otages. Nous avons le potager, les poules et le cellier est plein de conserves de l’Automne dernier. Nous gagnons très peu, nous travaillons beaucoup mais nous jouissons d’une qualité de vie devenue rare bien qu’elle ait été la norme il n’y a pas si longtemps.
D’après les médias, de nombreux français souhaitent revenir vivre à la campagne. Alors que la vie urbaine devient de plus en plus hostile à notre biologie, il faut le souhaiter. Un million de paysans pour 2025 ?
Pour le quotidien je ne suis pas étonnée, ici, pas d’inquiétude sur les revenus et pas d’autonomie alimentaire, loin de là mais quand il fait beau travailler le jardin c’est bien agréable d’avoir un peu de temps pour que ça ressemble à un petit coin de paradis. Juste des envies de voir la mer parfois! une fois par an j’ai besoin de ma dose! bises aux grands et au bambin limousin.