Quelles plantes sauvages cueillir en ce début de Printemps ?

C'est le printemps viens-t'en Pâquette
Te promener au bois joli... 
Apollinaire dans la Chanson du mal-aimé

On l’a attendu tout l’Hiver et il est là ou presque. Les prunelliers qui explosent en feu d’artifices de fleurs blanches nous font signe qu’il est temps de nous remettre à nos cueillettes sauvages. Que cueillir en ce début de Printemps ?

Coucou !

Tout est dans le nom : Primula veris, première verte. Le coucou est l’une des premières fleurs à égayer nos paysages limousins. Vous n’aurez aucun mal à l’identifier sur les talus de bord de route. Ses fleurs pourront agrémenter avantageusement vos salades et y ajouter leur petite note anisée. Pour en savoir plus sur ses usages, rendez-vous sur cette fiche.

Violettes

Blanches ou violettes, vous trouverez certainement ces petites fleurs parfumées dans votre jardin. Toutes sont comestibles mais pas forcément odorantes. Pour le savoir, il faut y mettre le nez. On en fait des macérations sucrées qu’on utilise en pâtisserie ou des bonbons pour les enfants.

Pissenlit

Alors que les premières salades viennent à peine d’être semées au potager, il est bien agréable de se mettre un peu de verdure fraiche dans son assiette, ce d’autant plus que les pissenlits ne sont pas encore amers à cette période de l’année. Nos Anciens s’en faisaient des cures afin de se détoxifier au sortir de l’hiver.

Cardamine hérissée

C’est une petite plante à rosette que vous trouverez certainement dans votre jardin. On la repère à ses petites fleurs blanches très précoces à quatre pétales, qui signale son appartenance à la famille des crucifères . Elle trouvera une place de choix dans vos salades ou sur une pizza et vous ravira avec son petit goût piquant qui n’est pas sans rappeler la roquette.

Ail des ours

Son petit goût aïlé est devenu très à la mode ces dernières années. Mais ce n’est pas une raison pour faire des razzias sauvages : hélas, certains pillent sans scrupules les stations en bord de rivière, arrachant les bulbes en même temps que les feuilles. En Limousin, elle ne se plait guère sur notre sol trop acide. Il est possible de l’adapter mais elle ne sera jamais aussi exubérante que dans son habitat naturel. Vous pourrez trouver de belles stations chez nos voisins charentais ou dordelais mais ne comptez pas sur nous pour trahir nos spots de cueillette. Et si vous en trouvez, surtout ne le criez pas sur les toits et surtout pas sur Internet. On le mange en salade et on en fait surtout un délicieux pesto que vous pouvez même acheter sur notre boutique. Petite recette facile : faites revenir des tranches de pain à la poele, tartinez avec un peu de pesto et rajoutez une fine tranche de tomme de vache. Découpez en petit dés et servez en apéro ou avec la soupe. Miam !

Orties

Je dis souvent qu’on mesure la schizophrénie (ou l’inadaptation) de notre société au fait qu’on puisse désigner l’ortie comme une mauvaise herbe. C’est que l’ortie est un condensé de tout ce dont nous avons besoin pour rester en bonne santé : vitamines, fibres, minéraux. Manger des orties, c’est une évidence. Mais attention à l’endroit où vous la cueillez : si elle est aussi bonne, c’est qu’elle agit comme une pompe. Du coup, si vous la ramassez sur un terrain pollué, vous ingérerez tout ce qui va avec. A noter que l’ortie est la plante hôte de plus d’une soixantaine d’insectes. Comme le sureau ou le noisetier, c’est un une plante fondatrice pour nos écosystèmes. Laissez lui une place au jardin !

Et plus si affinité…

Voilà pour les principales. On aurait pu rajouter le lamier pourpre, le tussilage, le gaillet gratteron, le lierre terrestre et tant d’autres. C’est que la Nature est si prolixe pour les pauvres bêtes que nous sommes. Normal : ca ne fait jamais que quelques millions d’années que nous co-évoluons avec elle. Il est plus qu’urgent de s’en souvenir et de renouer avec notre nature d’Homo sapiens. Si ca vous fait peur de vous lancer seul, jetez un coup d’œil à notre programme de formations.

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